Système des 3 piliers en Suisse (2025) – AVS, LPP et 3ᵉ pilier

Introduction

 Le système suisse de prévoyance vieillesse repose sur trois piliers complémentaires.

Inscrit dans la Constitution depuis 1972, ce modèle vise à garantir la sécurité financière à la retraite, en cas d’invalidité ou de décès.

Le 1er pilier est l’assurance vieillesse, survivants et invalidité (AVS/AI), qui assure le minimum vital de tous les résidents.

Le 2ᵉ pilier est la prévoyance professionnelle (LPP ou caisse de pension) pour maintenir son niveau de vie antérieur.

Le 3ᵉ pilier est la prévoyance privée, facultative, pour couvrir les besoins supplémentaires individuels. Ensemble, ces trois piliers forment le socle de l’assurance retraite en Suisse, combinant solidarité nationale, épargne professionnelle et initiatives personnelles de prévoyance.

Le but de cette page est de vous offrir une explication claire et détaillée sur le fonctionnement des 3 Piliers de la prévoyance en Suisse, que vous soyez déjà résident, expatrié, ou dans l’optique de bien préparer votre arrivée dans le pays.

À travers cette page, nous souhaitons rendre accessibles et compréhensibles les principes clés de la prévoyance suisse, afin que vous puissiez prendre des décisions éclairées concernant votre sécurité financière et votre avenir. En Suisse, le système de prévoyance repose sur trois piliers fondamentaux, chacun ayant un rôle précis dans votre protection sociale. Nous allons les explorer pour vous permettre de saisir leur importance et de comprendre comment ils s’articulent ensemble pour garantir votre bien-être.

Chez Life Partner, notre objectif est de rendre l’univers complexe des assurances et de la prévoyance plus transparent et moins intimidant. Nous nous engageons à vulgariser les informations et à démystifier ce domaine, afin que vous puissiez naviguer sereinement dans l’univers des assurances en Suisse, que ce soit pour vous-même, pour votre famille, ou pour votre entreprise.

Bonne lecture.

cette illustrations explique le système de prévoyance suisse

Schéma illustrant le fonctionnement du système suisse des trois piliers : le 1er pilier (prévoyance étatique AVS/AI/PC), le 2ᵉ pilier (prévoyance professionnelle LPP/LAA) et le 3ᵉ pilier (prévoyance privée 3a/3b). Les deux premiers piliers sont obligatoires pour les salariés et cofinancés par les employeurs, tandis que le 3ᵉ pilier est financé individuellement et facultatif​

Préparer son arrivée en Suisse et comprendre la prévoyance

Si vous êtes en phase de préparation pour vous installer en Suisse, comprendre le système de prévoyance suisse est une étape essentielle. En tant qu’expatrié, il est important de savoir comment les assurances et la prévoyance fonctionnent afin d’éviter les mauvaises surprises à votre arrivée.

La page dédiée à « S’installer en Suisse » vous guidera à travers les démarches administratives, mais également sur des aspects pratiques comme la recherche de logement, l’ouverture d’un compte bancaire, ou encore la gestion des assurances. L’une des étapes clés de cette installation est bien sûr la compréhension de la prévoyance et des assurances santé, retraite et chômage, qui feront partie de vos obligations légales et de votre sécurité future.


Le 1er pilier correspond à l’AVS (Assurance Vieillesse et Survivants) et à l’AI (Assurance Invalidité). Il couvre toutes les personnes qui vivent ou travaillent en Suisse, y compris les expatriés durant leur séjour. Cotisations : L’AVS/AI est financée par un système de répartition : les cotisations des actifs paient directement les rentes des retraités​. En 2025, le taux de cotisation AVS/AI/APG est de 10,6% du salaire (partagé à 50/50 entre employeur et employé, soit 5,3% chacun). Les indépendants cotisent à titre individuel (taux de 10% environ selon revenu) et les personnes sans activité versent une cotisation minimale annuelle (CHF 530 en 2025)​. L’AVS n’a pas de plafond de revenu soumis à cotisation, ce qui en fait un filet social universel.

Âge de la retraite : L’âge officiel de la retraite (appelé depuis 2024 âge de référence) est de 65 ans pour les hommes. Pour les femmes, il est en train de passer de 64 à 65 ans suite à la réforme AVS 21. Dès le 1ᵉʳ janvier 2025, l’âge de référence des femmes augmente de 3 mois par année de naissance (64 ans + 3 mois pour celles nées en 1961, +6 mois pour 1962, +9 mois pour 1963, et 65 ans pour 1964 et après)​. À partir de 2028, les femmes et les hommes auront donc le même âge de retraite de 65 ans​. Par ailleurs, la réforme AVS 21 a introduit plus de flexibilité : il est désormais possible de prendre une retraite anticipée (dès 63 ans pour les deux sexes, avec réduction de rente) ou de différer sa retraite jusqu’à 70 ans avec une rente augmentée​. Travailler au-delà de 65 ans permet aussi de continuer à cotiser (franchise de CHF 1’400/mois) afin d’augmenter sa future rente ou combler des années manquantes​.

Prestations AVS : L’AVS verse des rentes de vieillesse à vie, ainsi que des rentes de survivants (pour veuve/veuf et orphelins) et d’invalidité (via l’AI). Le montant de la rente vieillesse dépend du nombre d’années de cotisation (44 ans requis pour une rente complète) et du revenu moyen cotisé. Depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, les rentes AVS/AI ont été indexées de +2,9%. La rente AVS minimale s’élève à CHF 1’260.- par mois et la rente maximale à CHF 2’520.- par mois (pour une personne seule)​. Ainsi, une personne ayant contribué toute sa vie avec un salaire moyen modeste touchera environ CHF 1’260, tandis qu’une personne ayant cotisé au maximum recevra jusqu’à CHF 2’520 par mois. À noter que la rente maximale d’un couple marié est plafonnée à 150% de la rente individuelle max (soit CHF 3’780/mois en 2025). En cas de décès, les veuves/veufs ont droit à une rente (max. CHF 2’016/mois) et chaque enfant orphelin à une rente d’orphelin (max. CHF 1’008/mois)​. L’AVS assure ainsi un minimum vital, mais elle est plafonnée et ne remplace qu’une fraction du dernier salaire pour la plupart des retraités.

Réformes récentes : La votation de septembre 2022 a approuvé la réforme AVS21 pour stabiliser le 1er pilier face au vieillissement de la population. Outre le relèvement progressif de l’âge de la retraite des femmes, cette réforme a augmenté légèrement la TVA pour financer l’AVS (+0,4%)​. Elle a aussi instauré l’adaptation périodique des rentes en fonction des salaires et prix (d’où la hausse de 2,9% en 2025)​, et offert des compensations pour les femmes proches de la retraite (génération 1961-1969) sous forme de suppléments de rente ou de réductions de pénalité en cas de retraite anticipée​. Enfin, elle encourage la poursuite d’activité après 65 ans en permettant de combler des lacunes de cotisation et en recalculant la rente une fois après l’âge de référence​. Ces mesures visent à garantir la pérennité de l’AVS tout en offrant davantage de souplesse aux assurés.

Le 2ᵉ pilier est la caisse de pension de l’employé, régie par la Loi fédérale sur la prévoyance professionnelle (LPP). Il a pour but de compléter l’AVS afin de permettre aux retraités de conserver, dans une large mesure, leur niveau de vie antérieur​. Contrairement à l’AVS, le 2ᵉ pilier fonctionne en capitalisation : chaque assuré épargne un avoir de vieillesse sur un compte auprès d’une institution de prévoyance (gérée par l’employeur et les partenaires sociaux). Ces cotisations sont investies et génèrent des intérêts. À la retraite, le capital accumulé est converti en rente viagère, ou versé en capital (selon le choix de l’assuré et le règlement de la caisse)​. En cas de décès avant la retraite, la caisse verse des rentes aux survivants (conjoint, enfants), et en cas d’invalidité, une rente d’invalidité LPP – ce qui complète les prestations AI du 1er pilier.

Affiliation et cotisations : L’assurance LPP est obligatoire pour les salariés dont le revenu annuel atteint un certain seuil. En 2025, le seuil d’entrée LPP est de CHF 22’680.- par an (soit ~CHF 1’890 par mois)​. En dessous de ce salaire, l’employeur n’est pas tenu d’affilier le salarié à une caisse de pension. Au-delà, le salaire assuré correspond à la portion du revenu entre CHF 26’460 et CHF 90’720 par an (montants 2025)​. La tranche inférieure (déduction de coordination de CHF 26’460) n’est pas couverte par le 2ᵉ pilier, car on considère qu’elle est déjà couverte par l’AVS; le salaire au-dessus du plafond (90’720 CHF) n’est pas assuré non plus dans le régime obligatoire LPP. En pratique, cela signifie par exemple qu’en 2025 pour un salaire annuel de 50’000 CHF, environ 23’540 CHF sont assurés dans le 2ᵉ pilier (50’000 – 26’460), tandis que les revenus supérieurs à ~90k CHF ne génèrent pas de cotisation obligatoire (mais l’employeur peut proposer une couverture surobligatoire au-delà).

Les cotisations LPP sont prélevées directement sur le salaire, partagées entre employé et employeur (l’employeur payant au moins la moitié)​. Le taux de cotisation varie en fonction de l’âge de l’assuré (afin d’épargner davantage à l’approche de la retraite). En règle générale, les cotisations totales (employeur+employé) s’élèvent à 7% du salaire assuré de 25 à 34 ans, 10% de 35 à 44 ans, 15% de 45 à 54 ans et 18% de 55 à 65 ans​. (Une réforme propose de simplifier à 9% et 14%, voir plus bas.) Ces pourcentages incluent uniquement l’épargne vieillesse; en plus, des primes de risque couvrent l’invalidité et le décès, généralement sans distinction d’âge. Les fonds épargnés produisent un intérêt minimum garanti fixé par le Conseil fédéral – celui-ci est 1,25% en 2025 sur la part obligatoire du 2ᵉ pilier​. Chaque année, l’avoir de vieillesse de l’assuré est crédité des cotisations versées et de l’intérêt minimal. L’objectif est d’accumuler un capital suffisant pour financer une rente confortable en complément de l’AVS.

Prestations LPP : Au moment de la retraite (65 ans hommes, 64→65 ans femmes), l’assuré peut généralement choisir de convertir son avoir LPP en rente viagère, ou de retirer tout ou partie du capital accumulé. S’il opte pour la rente, la loi impose un taux de conversion minimal de 6,8% sur l’avoir de vieillesse obligatoire. Concrètement, cela signifie qu’avec 100’000 CHF d’épargne LPP, la rente annuelle à vie sera d’au moins 6’800 CHF (soit 566 CHF par mois)​. Ce taux minimal s’applique uniquement à la part obligatoire – de nombreuses caisses appliquent un taux plus bas sur la part surobligatoire au-delà du minimum légal. Le taux de conversion légal est resté inchangé depuis 2005 (il était 7,2% auparavant)​. Compte tenu de l’allongement de l’espérance de vie et des faibles rendements financiers, ce taux fait l’objet de débats, car il représente un défi de financement pour les caisses de pension​. Une récente réforme LPP visait à abaisser le taux minimal à 6,0%, mais le projet a été rejeté en votation populaire en septembre 2024 – le taux reste donc 6,8% en 2025​. En pratique, la plupart des caisses offrent aussi la possibilité de prendre le capital accumulé (en totalité ou partiellement) au lieu d’une rente, donnant plus de flexibilité aux retraités dans la gestion de leur patrimoine.

Réformes et adaptations : Bien que la grande réforme structurelle de la LPP ait été refusée par le peuple (elle prévoyait entre autres une baisse du taux de conversion à 6%, une modification des cotisations par âge et une meilleure couverture des bas revenus)​, quelques ajustements entrent en vigueur en 2025. Les montants LPP obligatoires sont indexés sur l’évolution des salaires : ainsi, le seuil d’affiliation passe de ~21’510 à CHF 22’680 et la déduction de coordination de 25’725 à CHF 26’460 dès le 1.1.2025​. Le plafond du salaire assuré augmente également (de 88’200 à CHF 90’720 par an)​. Ces hausses garantissent que le 2ᵉ pilier couvre une part du salaire plus importante qu’auparavant, suivant le renchérissement. Par ailleurs, des mesures ont été proposées (et devraient être re-soumises) pour améliorer la LPP : réduire le pénalisation des seniors sur le marché du travail en abaissant le taux de cotisation pour les plus de 55 ans (par ex. passer à 14% au lieu de 18%)​, et mieux assurer les petits temps partiels (en remplaçant la déduction fixe par une déduction de 20% du salaire, ce qui assurerait 80% de tout salaire quel que soit le taux d’activité)​. En attendant, en 2025 le système LPP reste dans ses grandes lignes inchangé : il continue de garantir, combiné à l’AVS, environ 60% du revenu antérieur pour un salarié moyen ayant cotisé sans interruption​.

Le 3ᵉ pilier est la prévoyance individuelle facultative. Il vise à couvrir les besoins personnels supplémentaires et combler les éventuelles lacunes des 1er et 2ᵉ piliers. Il se décline en pilier 3a (prévoyance liée, encouragée par l’État via des avantages fiscaux) et pilier 3b (prévoyance libre, sans incitation fiscale particulière).

Pilier 3a (prévoyance liée) : C’est un compte ou une police d’assurance-vie dédié à la retraite, dans lequel on peut verser chaque année jusqu’à un montant maximum déductible du revenu imposable. En 2025, le plafond du 3a est CHF 7’258.- par an pour une personne affiliée à un 2ᵉ pilier (salariés) et CHF 36’288.- par an pour une personne sans 2ᵉ pilier (indépendants sans caisse de pension, par exemple)​. Les montants versés sur un pilier 3a sont déduits du revenu imposable, ce qui procure une économie d’impôt appréciable. De plus, le capital du 3a et les intérêts qu’il génère ne sont pas soumis à l’impôt sur la fortune ni aux revenus pendant la phase d’épargne. En contrepartie, cet argent est bloqué jusqu’à l’âge de la retraite (âge ordinaire moins 5 ans, soit à partir de 60 ans pour les hommes et 59 ans pour les femmes actuellement, et bientôt 60 ans pour tous avec l’harmonisation à 65 ans). Les retraits anticipés ne sont autorisés que dans des cas exceptionnels prévus par la loi : financement de son logement principal, départ définitif de la Suisse, entrée en activité indépendante, ou invalidité. Au moment du retrait, le capital 3a est imposé séparément à un taux favorable (impôt unique sur le capital, généralement inférieur à l’imposition sur le revenu). La prévoyance 3a peut prendre la forme d’un compte épargne bancaire (rémunération modeste mais sûre) ou d’une police d’assurance-vie liée à des fonds de placement (potentiellement plus rentable sur le long terme). Il est possible de détenir plusieurs comptes 3a et d’échelonner les retraits sur plusieurs années pour optimiser la fiscalité.

Pilier 3b (prévoyance libre) : Il s’agit de toute épargne ou investissement volontaire en vue de la retraite qui n’est pas soumis aux restrictions du 3a. Cela peut inclure des assurances-vie sans restriction de retrait, de l’épargne bancaire classique, des portefeuilles de titres, de l’immobilier, etc. Le 3b n’offre pas de déduction fiscale à l’entrée, et le capital reste généralement accessible à tout moment (hors contrats d’assurance avec clauses spécifiques). Néanmoins, certains produits de pilier 3b bénéficient de légères réductions d’impôts (par exemple, les prestations d’assurance-vie 3b peuvent être partiellement exonérées d’impôt sous conditions d’âge et de durée du contrat). Le pilier 3b est plus flexible – on peut épargner et retirer comme on le souhaite – mais il requiert de la discipline pour réellement constituer un capital retraite, puisqu’il n’est pas bloqué.

Pourquoi le 3ᵉ pilier est important : Pour la plupart des actifs en Suisse, les rentes AVS et LPP combinées représentent environ 60% du dernier salaire si la carrière a été complète​. Or, le niveau de vie souhaité à la retraite correspond souvent à ~80% du dernier revenu brut pour être confortable​. Les personnes à haut salaire, celles ayant eu des interruptions de carrière ou des emplois à temps partiel peuvent recevoir bien moins de 60% de leur ancien revenu​. Cette différence entre le revenu nécessaire et les rentes garanties constitue la lacune de prévoyance. Le 3ᵉ pilier vient combler cet écart : en épargnant régulièrement pendant la vie active, on se constitue un capital qui, une fois converti en rente ou en retraits programmés, permettra d’atteindre le fameux ~80% du revenu et de maintenir son train de vie. En somme, le pilier 3a/3b offre la liberté financière supplémentaire que les deux premiers piliers ne peuvent assurer à eux seuls, d’où son rôle crucial surtout pour les expatriés, les indépendants, et plus généralement tous ceux qui anticipent une pension insuffisante.

Nouveautés 2025 : Le pilier 3a voit ses plafonds de versement augmenter (comme indiqué ci-dessus) afin de suivre l’évolution des salaires. Surtout, une mesure inédite entre en vigueur dès 2025 : la possibilité de rattraper les cotisations non versées les années précédentes. En effet, si vous n’avez pas versé le maximum autorisé sur votre 3ᵉ pilier durant une année, vous pourrez combler ce manque rétroactivement sur les années suivantes (jusqu’à 10 ans en arrière)​. Concrètement, à partir de 2026, il sera possible de verser en plus du maximum annuel courant le reliquat non utilisé de 2025, et ainsi de suite jusqu’en 2035 (pour rattraper les plafonds non utilisés depuis 2025). Cette mesure va encourager l’épargne retraite tardive et donner une seconde chance à ceux qui n’auraient pas pu cotiser certains années. Elle renforce le 3ᵉ pilier en offrant davantage de flexibilité sur le long terme​. Il convient de bien conserver les relevés de cotisations 3a et de planifier ces rachats pour profiter pleinement de l’avantage fiscal additionnel.

Le système des trois piliers présente de nombreux avantages pour les assurés comme pour la collectivité, tout en s’appuyant sur des obligations légales strictes qui garantissent son fonctionnement solidaire.

  • Sécurité financière multilatérale : En combinant un 1er pilier public financé par répartition et un 2ᵉ pilier privé par capitalisation, la Suisse diversifie les sources de financement des retraites​. Cela permet de mieux répartir les risques : l’AVS mutualise entre générations (solidarité intergénérationnelle), tandis que la LPP responsabilise chaque employeur et employé pour sa propre épargne. Le 3ᵉ pilier, lui, apporte une couche supplémentaire de sécurité individuelle. Ce modèle a fait ses preuves, offrant une grande résilience face aux crises économiques ou démographiques, comparé à un système ne reposant que sur un seul pilier​.

  • Obligation de cotiser : Toute personne qui travaille en Suisse doit cotiser aux 1er et (le cas échéant) 2ᵉ piliers. Les cotisations AVS/AI/APG sont prélevées dès le 1ᵉʳ franc de salaire (sauf exceptions pour petits jobs < CHF 2’300/an et jobs d’étudiants < 750 CHF)​. L’obligation commence à 18 ans pour les actifs (dès le 1ᵉʳ janvier suivant le 17ᵉ anniversaire) et 21 ans pour les non-actifs (avec cotisation minimale annuelle). Ne pas cotiser à l’AVS alors qu’on y est tenu entraîne des lacunes de cotisation, qu’il faut éviter sous peine de réduction de rente. De même, dès qu’un salarié dépasse CHF 22’680 de revenu annuel chez un employeur, celui-ci a l’obligation légale de l’affilier à une caisse de pension LPP​. L’employeur doit verser au minimum une cotisation égale à celle de l’employé​, et est responsable des paiements aux institutions sociales – ce n’est pas optionnel. Ces obligations légales assurent que presque tout le monde contribue selon sa capacité, maintenant ainsi la solidarité et le financement du système.

  • Garanties et prestations minimales : La loi définit des minima de prestations pour protéger tous les assurés. Par exemple, l’AVS garantit une rente de vieillesse à vie à toute personne ayant cotisé au moins une année, même si modeste. En cas de faible revenu de retraite, des prestations complémentaires (PC) peuvent être octroyées afin de couvrir le minimum vital​. Sur le 2ᵉ pilier, la loi fixe un taux d’intérêt minimal sur les avoirs (1,25% en 2025) et un taux de conversion minimal (6,8%)​, assurant une rente minimale proportionnelle au capital accumulé. Les caisses de pension doivent aussi fournir des rentes d’invalidité et de survivants minimales. En outre, le capital LPP accumulé d’un employé est juridiquement acquis par celui-ci même en cas de changement d’employeur : il doit être transféré sur la nouvelle caisse ou sur un compte de libre passage à son nom. Ces garanties légales protègent les droits à la prévoyance de chacun, y compris en cas de faillite de l’employeur ou de la caisse (il existe un fonds de garantie LPP). Le 3ᵉ pilier, bien que volontaire, est aussi encadré : les banques et assurances 3a doivent respecter les conditions de retrait précitées et les fonds 3a sont protégés en cas de faillite bancaire jusqu’à 100’000 CHF.

  • Avantages fiscaux et sociaux : Le système incite à la prévoyance par divers bénéfices fiscaux. Les cotisations AVS/LPP sont déductibles du salaire brut (on ne paie pas d’impôt sur le revenu sur la part de salaire versée aux assurances sociales). Surtout, les versements pilier 3a sont déductibles du revenu, permettant d’économiser plusieurs centaines ou milliers de francs d’impôts chaque année selon le taux marginal​. À la sortie, les prestations du 2ᵉ pilier et du 3ᵉ pilier sont imposées à un taux réduit (rentes LPP imposées comme revenu, mais généralement moindre car revenu total plus faible à la retraite; capitaux LPP/3a imposés séparément à un taux préférentiel). Socialement, le 1er pilier réalise une redistribution en faveur des bas salaires (via l’échelle des rentes AVS, où la rente minimale est ~35% du plafond au lieu d’être proportionnelle au salaire, et via les PC). Le 2ᵉ pilier contient aussi de la solidarité (par exemple les excédents de rendement d’une caisse peuvent profiter à tous les assurés sous forme de bonifications). Enfin, la préférence accordée aux familles (rentes pour conjoints survivants et orphelins, allocations familiales financées via les employeurs, etc.) fait partie intégrante du système.

En résumé, les obligations légales (cotiser, affilier, respecter les minima) assurent la viabilité du système, tandis que les bénéfices (fiscaux, solidaires, sécuritaires) encouragent chacun à planifier sa prévoyance vieillesse de manière proactive.

Le système des 3 piliers concerne toutes les personnes en Suisse, y compris les étrangers qui viennent y travailler en tant qu’expatriés. Si vous êtes expatrié en Suisse, vous êtes en principe soumis aux mêmes obligations de cotisation et vous bénéficiez des mêmes droits à prestations que les citoyens suisses.

Expatriation vers la Suisse : Dès que vous commencez à travailler en Suisse (contrat local), vous cotisez à l’AVS/AI et à l’assurance-chômage dès le 1ᵉʳ jour de travail, quel que soit votre nationalité. Votre employeur déduira ces charges de votre salaire. Si votre revenu annuel dépasse 22’680 CHF, vous serez également affilié à une caisse de pension LPP par votre employeur, qui prélèvera vos cotisations 2ᵉ pilier sur le salaire. En clair, un expatrié cotise aux 1er et 2ᵉ piliers de la même façon qu’un résident local – il n’y a pas d’option d’en sortir (sauf cas particuliers de détachements temporaires où vous restez affilié au système de votre pays d’origine, en vertu d’accords bilatéraux). Il est donc crucial pour un expatrié de bien intégrer ces cotisations d’assurance suisse dans son package de rémunération et sa planification financière.

Portabilité des droits et conventions internationales : La Suisse a conclu des accords de sécurité sociale avec de nombreux pays (notamment tous les pays de l’UE/AELE, les États-Unis, le Canada, etc.). Ces accords facilitent la totalisation des périodes de cotisation et le versement des rentes à l’étranger. Par exemple, si vous avez travaillé 10 ans en Suisse puis retournez en France, vous aurez droit à une rente partielle de l’AVS suisse pour ces 10 ans, et une rente française pour vos années en France – chaque pays payant en proportion de la durée de cotisation chez lui​. Les ressortissants suisses et de l’UE/AELE peuvent percevoir leurs rentes AVS/AI n’importe où dans le monde​. En revanche, pour certaines nationalités hors UE sans convention, les rentes AVS ne sont versées à l’étranger que si des conditions de réciprocité sont remplies, sinon une restitution des cotisations est possible​. Il est important de vérifier auprès de la Caisse de compensation AVS si votre pays de destination garantit le paiement des rentes suisses.

Départ définitif de Suisse : Si vous quittez la Suisse après y avoir travaillé, voici comment sont traités vos avoirs de prévoyance :

  • Premier pilier (AVS) : Vous n’avez pas d’« compte » AVS à proprement parler, mais vos années de cotisation restent acquises. Si vous avez cotisé au moins une année à l’AVS, vous aurez droit à une rente de vieillesse partielle à l’âge de la retraite, même en vivant à l’étranger​ (sous réserve que le pays de résidence ait un accord avec la Suisse, ce qui est le cas de la plupart des pays développés). Vous devrez annoncer votre départ à la caisse AVS qui vous indiquera les démarches pour recevoir la rente à l’étranger le moment venu​. Si vous émigrez vers un pays sans convention et que vous n’êtes pas Suisse/UE, il est possible de demander le remboursement des cotisations AVS accumulées (part employé et employeur) au lieu d’une rente​. Cette option n’est valable que si vous n’avez plus aucune obligation AVS et que votre pays n’a pas d’accord; en la choisissant, vous soldez vos droits et ne toucherez pas de rente mensuelle plus tard. Par ailleurs, si vous ne travaillez plus après avoir quitté la Suisse (p. ex. expatriation du conjoint sans emploi), attention aux lacunes de cotisations AVS : sans cotisation jusqu’à l’âge de la retraite, votre rente future sera réduite. Il est possible de continuer à cotiser à l’AVS à titre facultatif depuis l’étranger, à condition d’être suisse ou citoyen d’un État de l’UE/AELE et d’avoir cotisé au moins 5 ans en Suisse​. Cette assurance AVS facultative, gérée par la Caisse suisse de compensation, permet de maintenir ses droits pour un coût annuel minimum (actuellement env. 1’010 CHF).

  • Deuxième pilier (LPP) : En quittant votre emploi en Suisse, votre avoir LPP accumulé restera acquis. Si vous quittez la Suisse pour un pays de l’UE/AELE et que vous y travaillez, vous ne pouvez pas retirer la part obligatoire de votre caisse suisse immédiatement, afin d’éviter un usage non-retraite de ces fonds (c’est une contrainte liée aux accords avec l’UE). Votre avoir LPP sera placé sur un compte de libre passage en Suisse, où il continuera à porter intérêt jusqu’à la retraite (ou jusqu’à un retrait autorisé). Seule la part surobligatoire éventuellement peut être retirée en cash avant la retraite si vous le souhaitez. En revanche, si vous déménagez hors UE/AELE, vous pouvez demander le versement en espèces de l’intégralité de votre avoir LPP (part obligatoire + surobligatoire)​. Beaucoup d’expatriés optent pour ce retrait afin de réinvestir l’argent dans le pays d’accueil ou rembourser une hypothèque, etc. Il faut en faire la demande via le formulaire de la caisse de pension ou de la fondation de libre passage, en fournissant la preuve de sortie de Suisse. Notez que ce capital sorti sera soumis à un impôt à la source (prélèvement libératoire) en Suisse, souvent à un taux bas (selon le canton où se trouve la fondation de libre passage). Si vous ne retirez pas votre 2ᵉ pilier, vous resterez couvert pour les risques jusqu’à la retraite selon les conditions de la fondation, et à la retraite vous pourrez toucher une rente ou le capital. Chaque situation est individuelle, il est donc conseillé de se faire accompagner pour optimiser ce choix en fonction de la fiscalité de votre pays de destination.

  • Troisième pilier (3a) : Les comptes 3a peuvent être retirés en cas de départ définitif de la Suisse. Quitter le pays est l’un des motifs légaux de déblocage anticipé du pilier 3a. Ainsi, un expatrié qui part pourra fermer son compte 3a et percevoir le capital accumulé, après impôt à la source en Suisse. Il est souvent judicieux de répartir ses avoirs 3a sur plusieurs comptes et de les clôturer sur 2–3 ans pour réduire la progression fiscale. Alternativement, certaines personnes laissent leur 3a en Suisse (par exemple si elles prévoient un retour ou souhaitent bénéficier du taux préférentiel d’imposition qu’à la retraite). Mais en règle générale, si vous quittez la Suisse avant l’âge de la retraite, le 3a devient accessible. Le pilier 3b n’ayant pas de restriction, vous pouvez bien sûr disposer librement de vos autres placements en partant.

Conseils aux expatriés : Une expatriation, qu’il s’agisse d’arriver en Suisse ou de la quitter, est un moment clé pour la prévoyance. Pour un étranger qui s’installe en Suisse, il est important de comparer le système suisse avec son système d’origine (p. ex., les taux de cotisation AVS peuvent paraître élevés mais financent des rentes solides; la LPP exige d’importantes cotisations mais constitue une épargne retraite forcée précieuse). Il faudra éventuellement adapter son budget (tenir compte que ~5%-10% du salaire partira aux assurances sociales suisses) et revoir ses plans d’assurance (par exemple, souscrire un 3ᵉ pilier pour déduire des impôts, ou couvrir un éventuel manque de couverture décès car la famille restée au pays ne bénéficierait pas forcément des mêmes prestations). Pour un expatrié qui quitte la Suisse, il est primordial de faire un bilan de prévoyance avant le départ : vérifier les années AVS cotisées (et combler si nécessaire en payant rétroactivement les minimas pour éviter une lacune), décider du sort du capital LPP (le laisser en Suisse pour une rente plus tard ou le sortir en capital, en mesurant l’impact fiscal et les taux de change), et planifier le retrait du 3ᵉ pilier de la manière la plus avantageuse. Il est également utile de se renseigner sur la couverture sociale dans le nouveau pays (retraite publique, possibilité de transférer des avoirs, etc.). Chaque pays ayant ses règles, le soutien d’un conseiller en assurance et prévoyance internationale peut s’avérer précieux pour optimiser vos droits et éviter les pièges (double cotisation ou, au contraire, périodes non couvertes). En somme, lier expatriation et prévoyance demande une vision globale : le système suisse des 3 piliers offre des garanties solides qu’il faut connaître et intégrer dans votre planification financière personnelle.

Contactez Life Partner pour optimiser votre prévoyance

Que vous soyez un nouvel arrivant en Suisse, un travailleur expatrié de longue date ou un résident préparant sa retraite, Life Partner Sàrl peut vous accompagner dans vos démarches de prévoyance et d’assurance. Notre équipe d’experts connaît à jour les lois suisses (AVS, LPP, 3ᵉ pilier) et les particularités fiscales de l’expatriation en Suisse. Nous vous aidons à :

  • Analyser votre situation : calcul de vos rentes futures 1er et 2ᵉ piliers, identification des lacunes de prévoyance, comparatif avec vos objectifs de vie.
  • Optimiser vos cotisations : conseils sur le pilier 3a (montant à verser pour réduire vos impôts, rachat du 2ᵉ pilier si pertinent), choix de produits d’investissement 3a/3b adaptés à votre profil.
  • Préparer un départ ou un retour : explication des démarches pour récupérer vos avoirs de caisse de pension, transfert de vos prestations, adhésion à l’AVS facultative, ou encore placement de votre capital sorti de Suisse.
  • Couvrir vos proches et vos risques : solutions d’assurance-vie, d’invalidité ou de maladie complémentaires pour vous protéger, vous et votre famille, en toutes circonstances – en Suisse comme à l’étranger.

En tant que spécialiste de la planification financière et de la prévoyance retraite pour les expatriés, Life Partner Sàrl s’engage à vous proposer une solution personnalisée, flexible et optimisée fiscalement. Contactez-nous dès aujourd’hui pour un entretien conseil gratuit et sans engagement. Ensemble, assurons votre avenir et profitez pleinement de votre expérience en Suisse, l’esprit tranquille.

👉 Prenez rendez-vous maintenant pour un bilan prévoyance sur mesure.

Nos conseillers Life Partner sont à votre écoute pour répondre à vos questions et vous guider pas à pas vers une retraite sereine !

Nous accordons une grande importance à votre satisfaction.